Vendredi 4 juin, nous étions à la plage de Port Galland avec 1 amie et 2 messieurs. Cette plage est en réalité deux plages : l’une, rive droite de l’Ain, connue pour être naturiste, plutôt hétéro, l’autre, rive gauche, plutôt gay friendly. Après avoir testé les deux, nous préférons ce côté-ci car sa réputation tient à distance aussi bien les naturistes peu tolérants envers les libertins que certains hommes seuls “gros lourds”. Nous y allons tous les ans et y avons réalisé notre bukkake des 3K en juillet 2017 et celui des 5K en juillet 2018. Mais cet après-midi nous avons été confronté à une situation inédite et ubuesque. Alors que nous commencions à nous amuser tous les 5, quelques voyeurs se sont approchés et un homme tout nu (oh mon Dieu !) passant par là pour aller faire trempette nous a lancé un “ça vous gêne pas de faire ça ici ?”. J’ai relevé la tête d’entre les cuisses de notre amie, et lui ai répondu en plaisantant “Ah ben non, justement ça nous amuse !”. Puis j’ai replongé vers cette délicieuse fente humide qui me faisait de l’oeil… Ledit monsieur en a rejoint d’autres dans l’eau et j’ai capté quelques bribes de conversation parmi lesquelles : “Ah mais je vais pas me gêner, je vais les prendre en photo”… Le voyant remonter vers sa serviette, j’ai averti notre petit groupe. J’ai sorti mon appareil photo en rigolant “moi j’ai toujours un plus gros” ! Ce monsieur est effectivement revenu vers nous et nous a ostensiblement photographié. Je lui ai rendu la pareil (ou l’appareil) évidemment. Puis j’ai posé boitier et me suis levé pour aller m’expliquer avec lui. J’ai essayé d’apaiser les choses en m’excusant d’avoir mal interprété son apostrophe comme une plaisanterie. Je lui ai dit qu’au lieu d’adopter une attitude agressive et de nous prendre en photo il aurait dû reformuler les choses en explicitant sa gêne. Il était sous le coup de la colère et n’a pas baissé le ton. Certaines de ses connaissances s’en sont mêlées allant dans son sens, nous reprochant de faire ça au bord de l’eau avec le risque d’être vus par des canoës (extrêmement rares ici et que je veillais évidemment). J’ai réitéré mes excuses en insistant sur le fait qu’il s’agissait d’un quiproquo et qu’ils pourraient peut-être essayer de nous parler plus calmement. Manifestement, nous étions confronté un groupe de gay qui, lassés d’être harcelés par les forces de l’ordre, nous reprochaient de “mettre en péril le dernier lieu” où ils pouvaient à peu près être tranquilles. Malgré toute mon expérience en terme de communication non violente, je n’ai pas réussi à les apaiser et à entamer un dialogue un peu plus constructif. Évidemment, nous n’avons pas repris nos jeux et en avons longuement discuté. Nous sommes en tort évidemment, mais je suis attristé de voir que des gays puissent tomber dans les mêmes travers que les gens qui les ont persécutés et continuent encore aujourd’hui. Subir l’intolérance ne suffit manifestement pas à rendre tolérant. Je suis désespéré de constater que de plus en plus de gens n’arrivent plus à communiquer sans agresser : quand quelque chose nous dérange, un simple “je suis gêné…” ou “puis-je vous demander…” est si simple et tellement plus efficace ! Essayez donc à l’occasion…
Lui
PS : pourquoi “Aggiornamento” comme titre ? Parce qu’il serait vraiment temps d’adapter notre façon de communiquer aux enjeux du 21ème siècle car, avec le toujours plus de libertés individuelles, nous ne pourrons pas vivre ensemble sans une vraie volonté de changement et d’adaptation à la modernité (voir la définition de Wikipédia).
Mince, triste de voir que vous avez subi ce genre de réaction et de comportement alors que le lieu est réputé pour ça depuis de nombreuses années… Désolé pour vous !
Il faut effectivement apprendre à être tolérant les uns envers les autres et accepter de préserver des endroits où on puisse continuer à s’amuser en toute liberté, sans avoir à s’enfermer dans des lieux confinés.
C’est hélas un malheureux signe des temps Temps actuels.
Et la pandémie n’a rien arrangé.
L’agressivité et l’intolérance grandissent y compris dans les milieux libertins !
C’est triste !
C’est triste mais c’est malheureusement le retour de la pandémie et dans ce Sud Ouest très touristique nous le ressentons malheureusement bien
merci pour ce texte empli de bon sens.